Vous hésitez encore de vous inscrire ? Ces quelques témoignages vont certainement vous aider à vous lancer…
Les frères de l'abbaye Mondaye témoignent
Deux frères ont accompagné les jeunes participant à la Route chantante normande « Diex Aie ». Ce
projet – tout nouveau – repose sur un triptyque : marcher, prier, chanter. Brève rétrospective du
camp.
Relier Saint-Lô au Mont saint-Michel par les chemins, en formant un choeur polyphonique : voilà
le défi auquel f. Hugues et f. Norbert ont participé au début du mois d'août. Avec vingt étudiants et
jeunes professionnels venus de toute la France, ils ont marché, chanté, écouté, enseigné et formé les
jeunes à l'annonce de l'Évangile.
Pendant huit jours, ils ont traversé les paroisses du Sud de la Manche, logeant dans des salles
communales ou étant hébergé chez des paroissiens. À chaque fois, la messe est célébrée et des
chrétiens se joignent à la route, touchés par la beauté des chants, qui nous rapproche du Seigneur.
Ces rencontres sont aussi l'occasion d'échanger sur notre foi, et chacun en sort ragaillardi, avec un
allant retrouvé pour la mission qui lui incombe.
De jour en jour, au rythme des pas, le choeur se forme. Les voix s'ajustent et se calent mieux. On
sent le choeur se fondre en un seul cœur, sans nul doute tendu vers Dieu. Le déchiffrage est de plus
en plus rapide, et le répertoire s'élargit. Le soir, aux complies, la fatigue ne cache pas le bonheur :
on est fier du travail abattu, et on se sent comme un ouvrier dans la vigne du Seigneur, à qui nous
remettons tout.
Finalement, le choeur est fin prêt pour traverser la baie du Mont saint-Michel. C'est un vrai
pèlerinage, qui nous invite à ré-explorer notre baptême à travers le franchissement de l'eau, ainsi
que la vase de nos vies, qui cède le pas face à la citadelle qu'est le Mont, image de la Jérusalem
céleste. Il est bon, alors, de chanter, et de se souvenir que « notre Cité se trouve dans les cieux. »
Sur le Mont, nous chantons à la messe, auprès des Fraternités monastiques de Jérusalem, et nous
nous retrouvons ensuite, deux heures durant, à l'église saint Pierre, pour chanter et adorer le
Seigneur en son Eucharistie. Une foule nombreuse de badauds se presse dans la petite église,
confiant généreusement des intentions de prière. Le Seigneur fait des merveilles : beaucoup d'entre
eux ne sont plus là en touristes, mais véritablement en pèlerins. Ce temps de mission est vraiment
l'oeuvre de Dieu, qui assure l'unité de notre choeur, malgré nos pauvretés, si ce n'est en raison de
celles-ci.
Témoignage de Sœur Colette Marie
En faisant mémoire de la route chantante, des images, des voix, des conversations, des rencontres reviennent en moi. "Diex Aïe" ce fut d'abord un itinéraire de co-création. Et ce, dans son élaboration même ; un itinéraire avec des étudiants et jeunes professionnels donnant de leur temps, de leur enthousiasme, de leur talent pour que ce projet nouveau, ce rêve, devienne réalité ! Et comme tout itinéraire , le chemin s'est éclairé, un pas à la fois. Ce fût un chemin en Eglise, avec le soutien des évêques de Normandie, la présence de prêtres, consacrés sur la route, l'accueil de tant de paroissiens engagés dans la vie ecclésiale de paroisses de campagne ou de petites villes. Ce fût un chemin avec le Seigneur. Lui seul sait tout ce qui s'est passé dans les cœurs, au rythme de la marche, jusqu'au Mont st Michel. Ce qui est sûr c'est qu'Il était là; la communion, la paix sereine ont été les traces de son passage. Une paix que nous avons chantée sur les routes, au Mont, de retour chez nous.
Témoignage de Constance
M'inscrire à la première route chantante était un sacré challenge à titre personnel. Mon objectif premier n'était pas spécialement de chanter mais surtout de vivre un moment de convivialité et de marcher. J'étais alors persuadée que j'étais dans l'incapacité de chanter juste...néanmoins j'aimais et j'aime toujours chanter. Dès la rencontre du groupe, j'étais heureuse de voir à quel point le groupe était composé de belles personnes.
Jour après jour, j'ai découvert que je pouvais, moi aussi, chanter correctement. Je ne suis pas encore capable d'aller à l'opéra mais je peux chanter avec un chœur. Depuis, je m'autorise de plus en plus de chanter avec les autres et c'est à chaque fois une grande joie. La marche permet un dépouillement plus important, les conversations sont donc plus vraies, plus belles, plus intenses. Durant ce temps, nous ressentons une vraie communion spirituelle. J'ai ainsi pu me constituer des amis en or et également réfléchir d'avantage à ma foi, ma conception de la vie.
Au cours des journées, nous avons eu la chance de rencontrer des paroissiens qui nous ont accueilli avec une grande bonté. Il est beau de voir que l'unité dans l'Eglise est intergénérationnelle. De plus, l'accompagnement spirituel composé de sœur, prêtres et frères était plus qu'important, ce qui nous permettait de pouvoir tout en marchant, approfondir notre foi, se confesser... je suis impatiente de reprendre mes chaussures pour repartir sur les routes normandes tout en chantant, rencontrant, riant...
Comme nous le dit si bien le livre des Lévitique 26:12, il est temps de se mettre en marche pour suivre Dieu : « Je marcherai au milieu de vous, je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple »